LE QUEBAMACARE

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Je suis récemment tombée sur un palmarès des compagnies les plus lucratives au pays. J’y ai reconnu plusieurs noms d’assurances privées. On parle ici de revenus en milliards de dollars s’il vous plait. Celles-là même qui passent leur temps à nous expliquer que si les primes d’assurances sont aussi élevées c’est parce que les pharmaciens de quartier chargent trop cher les pauvres assurances privées!
C’est logique, hypothétiquement, si une personne est sous payée au publique et subit un gel d’honoraire depuis près de 20 ans, pourquoi devrait-elle refuser d’être sous-payée au privé également?
Parallèlement, il est logique que des assureurs qui ne contribuent en rien aux soins de santé fassent plus d’argent que la somme des professionnels de la santé…
Il est normal que l’obligation d’avoir une assurance soit imposée par la loi et que le choix de l’assureur soit dicté par l’employeur laissant ainsi zéro marge de négociation à l’employé.
Il est juste qu’on soit donc concrètement forcé à payer toute prime fixée par un assureur qui prétend que ses primes sont élevées à cause du pharmacien alors qu’il figure dans le palmarès des sociétés les plus lucratives!
Il est raisonnable que l’assureur pousse l’affront jusqu’à nous conseiller de faire affaire avec des «
pharmacies » postales qui ne pourront rien pour nous quand on aura besoin de véritables soins de proximité. Après tout, aux yeux de telles corporations nous ne sommes que des numéros, et nous ne valont que des chiffres préférablement en constante augmentation pour satisfaire l’appétit insatiable des actionnaires.
Car, mine de rien, à travers ses multiples interventions et ses consultations, le pharmacien aide énormément à décongestionner le système de santé. Transformer la pharmacie de quartier, humaine et accessible en des distributeurs lointains, ça profite à qui si ce n’est à ceux qui veulent entraver l’accès aux soins?

J’en viens à me demander qui a intérêt à rendre notre système de santé aussi malade. Qu’est ce qui fait que les problèmes d’accès ne sont jamais vraiment réglés?
Est-ce une coïncidence si les réformes successives aboutissent invariablement à une dégradation de l’accès aux soins?
Je remarque que le système d’assurances privées ne fonctionne qu’en présence d’un système de santé publique malade. Plus l’accès aux soins de santé au publique est ardu, plus l’importance d’avoir une bonne assurance privée se fera sentir. Logique, qui voudrait payer le privé si le publique fonctionnait bien?

L’abolition possible du Quebamacare peut être un sabotage plus subtil que celui de nos voisins du sud. Il n’en demeure pas moins préoccupant. Les moyens peuvent différer mais les enjeux, tout comme les acteurs sont étonnamment similaires.

Sarah Fizazi, pharmacienne de Montréal
Administratrice de la fédération des pharmaciens du Québec

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