Les patients bénéficient déjà fréquemment des consultations de première ligne en pharmacie mais devraient le faire davantage afin de diminuer les coûts en santé et d’optimiser l’accessibilité aux soins

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Montréal, le 13 novembre 2018 – Une étude indépendante pilotée par la Fédération des pharmaciens du Québec (FPQ) et réalisée en collaboration avec le chercheur Dr Jacques Le Lorier du CRCHUM et de l’Université de Montréal vient maintenant informer davantage sur la fréquence et les caractéristiques principales des consultations indépendantes de prescription effectuées chaque année par les pharmaciens communautaires auprès des patients. De plus, cette étude se veut un projet pilote qui cherche à élaborer des pistes de solutions visant à améliorer l’accessibilité des soins de première ligne tout en diminuant les dépenses en santé.

lire l’étude ici

On y apprend notamment que dans 78 % des cas, les conseils donnés par les pharmaciens ont évité l’utilisation d’au moins une autre ressource du système de santé. De plus, 68 % des patients qui ont consulté leur pharmacien ont déclaré lors de leur suivi téléphonique, effectué dans les 3 à 7 jours après la consultation, une amélioration de leur qualité de vie qu’ils ont jugée eux
mêmes comme étant améliorée en moyenne de 22%. Au total, 96% des patients ont déclaré avoir remarqué que leur qualité de vie a été soit améliorée ou est restée similaire après l’intervention du pharmacien.

L’étude prospective est une étude-terrain qui devait s’effectuer au sein de 20 pharmacies communautaires, qui étaient alors réparties dans 11 des 17 différentes régions administratives du Québec. Finalement, pour diverses raisons détaillées dans l’article de l’Étude, il y a eu 9 pharmacies qui ont fournis des résultats compilables. L’étude, dont les résultats sont jugés intéressants, permet ainsi de mesurer pour la première fois le nombre de consultations à l’heure effectuées par un pharmacien québécois dans une pharmacie communautaire. Cependant, vu le nombre de résultats compilés, une recommandation d’effectuer à nouveau cette étude à plus grande échelle est faite, car cela permettrait de reconfirmer les résultats obtenus dans cette étude que nous présentons comme une étude pilote.

Selon le président de la FPQ, Nicolas Bergeron, « l’étude nous précise que ce que nous avancions comme hypothèse, soit qu’il s’effectue environ l’équivalent d’une consultation santé par heure par pharmacien au Québec, est en fait plus près comme résultat de 0,71 consultation l’heure. M. Bergeron croit que cela tient du fait qu’il y a fréquemment plus d’un pharmacien travaillant simultanément dans la même officine et par conséquent, que le nombre réel de consultations tourne plutôt autour d’une consultation santé par heure par pharmacie plutôt que par pharmacien ou l’équivalent de 12 consultations santé par jour en moyenne par pharmacie. Cette donnée est importante car nous devions connaître le niveau actuel de cette tâche du pharmacien afin de suggérer avec pertinence un triage à effectuer par le pharmacien des patients avec des problèmes de santé mineurs de niveaux P4 et P5, qui représentent annuellement 60-64% des visites dans les urgences des hôpitaux québécois. En fait, nous parlons dans l’étude des urgences P4 et P5 car par définition, ce sont des « urgences moins urgentes » et des « urgences non urgentes » qui sont en réalité très souvent les mêmes raisons pour lesquelles les patients demandent de consulter leur pharmacien. »
Faits saillants

À la lumière des données mises de l’avant dans l’étude, les chercheurs estiment que les pharmaciens communautaires effectuent quotidiennement plusieurs centaines de milliers de consultations auprès des patients. De plus, en se basant sur l’hypothèse que 2/3 des urgences mineures de niveaux P4 et P5 pourraient être pris en charge et triés par des pharmaciens, cela représenterait une quantité de travail supplémentaire à exécuter par pharmacie qui serait alors équivalent à 2 consultations santé supplémentaires par jour.
Ces résultats illustrent le rôle clé que le pharmacien exécute déjà dans le triage des patients et combien il pourrait en faire davantage. Le pharmacien, qui est déjà le professionnel le plus accessible dans l’accès à la première ligne, est souvent sollicité au-delà du lien avec les médicaments. En effet, pour l’ensemble des consultations santé effectuées durant l’étude, plus de 30% du temps les consultations n’impliquent aucunement la recommandation
d’utiliser ou d’acheter un quelconque produit de santé.

Les consultations effectuées en pharmacie permettent aux patients d’obtenir un premier avis professionnel sur leur souci de santé en plus de leur sauver du temps en leur évitant de devoir aller consulter un médecin ou au contraire, en leur confirmant la nécessité ou l’urgence d’en consulter un. De plus, il y a une multitude d’autres bénéfices pour les patients d’être dispensés de consulter un médecin à l’urgence d’un hôpital: frais de stationnement économisé, risque de contagion d’infection moindre, taux d’absentéisme au travail minimisé et une meilleure productivité globale pour la société québécoise.
Enfin, grâce aux données publiques recueillies et celles nouvellement rendues publiques par les démarches de la FPQ, on est à même capable d’estimer que pour chaque tiers des consultations P4 et P5 qui seraient déplacées vers les pharmacies, il y aurait une économie de coût d’environ 250 millions de dollars par année. Donc, pour le 2/3 des consultations P4 et P5 exécutées annuellement au Québec, cela pourrait représenter une dépense moindre dans les salles d’urgences d’environ 500 millions de dollars. En effet, pour chaque consultation d’urgence mineure évitée aux urgences, cela donne une économie estimée au système de santé qui varie entre 400 et 500 dollars.
Méthodologie

Une enquête populationnelle a été réalisée auprès d’adultes québécois ayant sollicité l’avis d’un pharmacien communautaire au cours des quatre semaines de l’Étude. La consultation pouvait concerner un médicament de vente libre, un conseil général sur la santé ou le traitement pharmacologique d’une maladie ou d’une condition mineure, mais excluait complètement les consultations menant à l’exécution des Actes pharmaceutiques de la Loi 41 que les pharmaciens effectuent en plus au quotidien. L’échantillon final a été constitué de 779 répondants avec compilation détaillée de leurs données le tout, parmi le grand total des 1109 consultations santé effectuées durant l’ensemble de la période de l’étude (les patients mineurs ainsi que les patients avec refus de participation détaillée à la collecte de données ont été du nombre de 330).

Pour l’étude, la quantité souhaitée était de 20 pharmacies communautaires étant situées dans 11 différentes régions administratives du Québec qui devaient prendre part à l’étude. Finalement, pour diverses raisons détaillées dans l’article de l’Étude, il y a eu 9 pharmacies qui ont fournis des résultats compilables. Chacune des pharmacies participantes devait, pendant quatre semaines, procéder à la collecte de données à l’aide d’un questionnaire à remplir qui servait ensuite pour l’informatisation dans les dossiers-patients des principales données à recueillir. Par la suite, ces données permirent de comptabiliser le nombre de consultations effectuées, leur catégorisation parmi les 5 possibilités étant à l’étude et les informations nécessaires afin d’effectuer le suivi téléphonique auprès des patients ayant reçu une recommandation d’utiliser un produit spécifique pour traiter leur problème de santé.
L’étude peut être consultée simplement en cliquant sur ce lien en ligne.
À propos de la FPQ

La FPQ est la Fédération des pharmaciens du Québec. Elle est constituée en vertu de la Loi sur les OSBL et elle représente depuis 2016 ses membres pharmaciens (évoluant dans tous les milieux de pratique possible au Québec), étudiants au doctorat en pharmacie ainsi qu’assistant(e)s techniques en pharmacie qui se sont tous inscrits individuellement sur une base volontaire.
Nicolas Bergeron
Président de la Fédération des pharmaciens du Québec
Ligne médias : (514) 702-5301
nicolasbergeronfpq@gmail.com

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